CBD et Parkinson
Quand on souffre de tremblements et de problèmes moteurs, d’insomnies et de possible dépression, toute aide naturelle efficace est bonne à prendre… La maladie de Parkinson développe lentement ses symptômes, et une fois qu’ils sont installés, d’autres se rajoutent et transforment les jours comme les nuits en lutte pour retrouver un peu d’apaisement et de bien-être. Depuis plusieurs années, les témoignages d’utilisateurs de cannabis décrivent ses bienfaits sur certains symptômes centraux de la maladie. Maintenant qu’on peut consommer un de ses composés, le CBD, en extrait huileux entre autres, les témoignages continuent d’affluer. La médecine a pu étudier comment le CBD pouvait réduire les douleurs, les raideurs, les insomnies et les troubles de l’humeur.
Nous allons vous expliquer les vertus du CBD pour l’accompagnement des troubles de la maladie de Parkinson et comment l’utiliser au mieux en fonction des symptômes.
CBD-Parkinson : quels liens ?
La maladie de Parkinson est dégénérative : ses symptômes proviennent d’une destruction des neurones dopaminergiques, ceux qui libèrent la dopamine. Celle-ci est neurotransmettrice, indispensable à la communication entre les neurones des aires corticales motrices, mais aussi des aires mésolimbique et mésocorticale (émotions et motivation, mémoire et concentration).
Les symptômes de la maladie de Parkinson sont :
- troubles de l’humeur, dépression, fatigue, apathie;
- difficultés de concentration, déficit cognitif;
- troubles de la marche et de l’équilibre, de la déglutition et de la fonction sexuelle;
- troubles de l’odorat;
- tremblements musculaires, raideurs incontrôlées, bradykinésie;
- constipation sévère;
- incontinence.
La dégénérescence progressive des neurones producteurs de dopamine provoque une réaction inflammatoire dans le cerveau. Les zones enflammées, en réaction à la dégradation neuronale, vont attirer des cellules immunitaires dont l’action va renforcer l’effet neurotoxique de la maladie, en affaiblissant les cellules saines alentours.
Le traitement médicamenteux prescrit aux patients se concentre sur le remplacement de la dopamine (celle qui n’est plus produite par manque de neurones dopaminergiques) pour amoindrir les symptômes moteurs et limbiques de la maladie. Ils ont pour effets secondaires potentiels des troubles de la perception et du comportement (notamment les délires, la somnolence et les pulsions mais aussi des dyskinésies). Ces effets sont le résultat d’une stimulation des récepteurs de la dopamine par un fort apport extérieur. Mais c’est souvent la seule possibilité de réguler les symptômes moteurs qui deviennent handicapants avec le temps.
CBD : un fort pouvoir anti-inflammatoire
L’inflammation est une réponse naturelle de l’organisme pour détruire les cellules endommagées qui sont potentiellement dangereuses pour les cellules saines alentours. Mais quand la réponse inflammatoire persiste, les cellules saines sont atteintes. C’est le cas dans la maladie de Parkinson : l’inflammation devient chronique et entretient, en cercle vicieux, la dégradation des neurones dopaminergiques.
Plusieurs études ont montré les effets anti-inflammatoires du CBD. Son utilisation, en traitement dans différents contextes pathologiques inflammatoires, tente à montrer qu’il avait la capacité de réguler la réponse des cellules du système immunitaire. D’une part, parce qu’il va aider notre SEC (système endocannabinoïde), responsable de l’homéostasie générale, à trouver la réponse adéquate (ni trop, ni trop peu) face à la dégénérescence neuronale induite par la maladie de Parkinson. D’autre part, parce qu’il possède un effet anti-oxydant intrinsèque, protégeant la cellule du stress oxydatif.
Ces mécanismes expliqueraient donc les témoignages des utilisateurs sur l’effet du CBD, à la fois : anti-douleur, calmant, sédatif léger et apaisant pour le système moteur.
Attention, le CBD peut aussi “calmer” les effets de certains médicaments nécessaires, comme les anti-coagulants ou antiépileptiques, ou des traitements cardiaques. Il est important de demander à votre médecin son avis, en fonction de vos traitements habituels, avant d’entamer un apport en CBD.
Comment utiliser le CBD contre les symptômes du Parkinson ?
Des études sont en cours, en France, pour démontrer les effets bénéfiques sur les symptômes parkinsoniens, d’une association entre le THC et le CBD thérapeutiques. Les résultats pourraient aboutir à une autorisation thérapeutique spéciale de la prescription du THC. Les effets de cette molécule sur le cerveau pourraient compléter l’action du CBD, car si le CBD agit sur la partie “immunité” du SEC (système endocannabinoïde), le THC lui se fixe plus volontiers sur les récepteurs neuronaux.
D’ailleurs, les utilisateurs des pays où l’usage thérapeutique du THC est autorisé favorisent l’utilisation de différents mélanges avec du CBD en fonction des moments de la journée : plus de CBD - moins de THC dans la journée, et quantité égale pour la nuit. Le CBD agit comme un modulateur des effets secondaires du THC (sur l’attention et les émotions notamment), ce qui permet de bénéficier de ses effets anti-douleurs et sédatifs puissants avec moins d’effets secondaires.
En France, on peut utiliser toutes les concentrations de CBD, sous toutes ses formes, à condition que la molécule soit issue de plants ne contenant que très peu de THC (<0,2%). On peut ainsi profiter des effets anti-inflammatoires efficaces du CBD, en adaptant la posologie à nos besoins.
Huile de CBD et Parkinson
La prise sublinguale : une à deux fois par jour, on pose une ou deux gouttes sous la langue, à distance des repas ou à jeun, comme l'homéopathie. On ne peut pas se tromper de dosage, il n'y a de risque de surdosage, et très peu d'effets secondaires sont observés (quelques patients peuvent avoir des troubles digestifs lors des premières prises, mais rien d'embêtant). L'huile de CBD est issue des parties aériennes de la plante de cannabis, par extraction. On trouve différentes concentrations de la molécule dans l'huile: 5%, 10% ou 20%.
Le conseil à visée générale est de commencer avec un petit dosage : 1 à 2 mg par tranche de 5 kilos, quotidiennement, et d’augmenter la dose progressivement. Les effets s’installent pleinement au bout de 10 jours, mais on peut être soulagé dès la première prise, notamment pour les douleurs et le sommeil.
Dans les études passées et en cours, le dosage est assez fort, mais l’effet varie beaucoup d’une personne à l’autre, et comme c’est un traitement à long terme, il est important de trouver la posologie idéale avec un bénéfice maximal, sans en utiliser trop “pour rien” (même s’il est parfaitement naturel et inoffensif).
Le contenu en CBD d’une goutte varie selon la concentration, entre 1 mg/goutte et 10-15 mg/goutte.
Selon les symptômes, on pourra envisager un traitement plus “d’appoint”, comme par exemple des infusions de CBD avant le coucher pour réguler les symptômes du Parkinson sur le sommeil (qui ont tendance à fortement raccourcir les nuits). Le CBD a un effet calmant rapide et permet l’endormissement. Mais en interagissant avec le SEC qui harmonise le système homéostasique (et aide donc à stabiliser les cycles du sommeil et le sommeil paradoxal), il permet de rester endormi. Certains utilisateurs mettent aussi deux gouttes dans une cuillerée de miel avant le coucher. Contrairement à d’autres traitements pour le sommeil, il ne provoque pas d’état somnolent le lendemain.
Baume CBD en massages sur les raideurs musculaires du Parkinson
L’application locale de CBD peut être très efficace pour les raideurs dues à la maladie et les douleurs qui y sont associées. Il a un effet apaisant que l’on sent immédiatement sur le derme (c’est idéal pour les personnes souffrant d’eczéma ou de psoriasis), mais qui touche dans un deuxième temps les couches plus profondes.
On peut utiliser l’huile de CBD pure ou bien en mélanger quelques gouttes à une huile de massage à l’arnica ou à la lavande par exemple, pour profiter aussi de leur effet décontractant et anti-inflammatoire. La plupart des sites spécialisés en ligne vendent également un baume déjà dosé en CBD.
Hygiène de vie
Les médecins conseillent une approche holistique de la maladie, pour retarder le handicap et la dépendance. Et la prise de CBD, protégeant les cellules neuronales de la dégénération, devra être accompagnée d’autres mesures préventives.
Les patients pourront notamment privilégier :
- une nourriture riche et variée : fruits et légumes, protéines maigres. L’alimentation devra apporter beaucoup de vitamines antioxydantes et de fibres. Une supplémentation en probiotiques est aussi conseillée. Le café aiderait également à la protection des cellules contre la maladie, à raison de trois tasses par jour;
- repos nocturne : se coucher tôt, se reposer sans interruption, favoriser le sommeil en supprimant les écrans le soir, et en pratiquant de la relaxation ou de la méditation avant le sommeil;
- activité physique modérée et régulière : nage, marche nordique, tai-chi, yoga… sur les conseils de votre médecin, pour entretenir la masse musculaire et une bonne proprioception;
- kinésithérapie, ergothérapie et orthophonie, pour accompagner chaque symptôme invalidant dès qu’il apparaît, au niveau de la marche, de la prise d’objets, de la parole.
CBD et Parkinson : témoignages des utilisateurs
Les témoignages en ligne des patients utilisant le CBD pour leurs symptômes parkinsoniens montrent une grande variété de dosages et d’habitudes thérapeutiques, très personnelles. Il y a une autonomisation de l’approche médicale du CBD, en fonction des résultats et des besoins.
Les utilisateurs obtiennent des effets très positifs sur le sommeil et l’anxiété, deux troubles secondaires du Parkinson, qui handicapent réellement la vie des patients au quotidien (impossibilité à planifier, à entreprendre, à avoir de la motivation, de l’allant). Certains obtiennent également de bons résultats sur les raideurs et la douleur qui y est associée.
Les symptômes se développent très lentement et, pour la première partie, en “caché”: quand les premiers symptômes ressentis arrivent, déjà 50% des cellules dopaminergiques sont détruites. Puis la maladie évolue lentement jusqu’au handicap et à la dépendance. Les effets du CBD à long terme, en régulant l’inflammation et en protégeant les cellules, sont aussi “invisibles” dans le sens où les patients ne voient pas ce qui est prévenu, retardé et régénéré, sur des symptômes qui auraient dû apparaître mais n’apparaissent pas ou plus tard (l’effet à court terme sur le sommeil, l’anxiété et la douleur est par contre très bien observé par les patients). L’idéal est de privilégier une prise biquotidienne au long cours qui va à la fois agir sur les symptômes installés et prévenir ou retarder l’avancée des symptômes futurs liés à la destruction des circuits de la dopamine.
Voici quelques citations des patients témoignant sur internet :
- “Mes journées commençaient toujours à 3 ou 4 heures du matin, depuis deux ans. Je peux maintenant rester endormi toute la nuit jusqu’à 7 heures. Je prends de l’huile dans une infusion le soir avant de me coucher.”
- “En le prenant au coucher, ça retarde les douleurs, qui avaient tendance à commencer en milieu de nuit. Là, je dors jusqu’à 7h30 et ça me permet de m’être assez reposé pour affronter la journée.”
- “A 20 mg ça a beaucoup réduit mon anxiété. Je l’ai pris en sublingual, mais aussi en “bonbons” et j’en ai mis dans ma vapoteuse. A 10 mg ça ne me faisait rien, et à 20 ça a vraiment aidé.”
- “Elle prend 200 mg de CBD par jour depuis plusieurs années, en sublingual, et ça l’aide pour les raideurs et les douleurs. Quand elle a besoin, elle a aussi une pommade au CBD pour les douleurs.”
- “Le CBD a changé ma vie complètement. Je prends des grandes doses, sous la langue, mais sans effets secondaires. Les gens ne croient pas que j’ai un Parkinson.”
Conclusion
La maladie de Parkinson est le deuxième trouble dégénératif après la maladie d’Alzheimer. On ne peut pas guérir de cette maladie, mais on peut maintenant retarder l’évolution des symptômes, qui auparavant allaient rapidement au handicap et à la dépendance, à cause des troubles moteurs (raideurs, tremblements) et cognitifs (apathie, psychose). Pour ce faire, il faut mettre en place au plus tôt un ensemble de mesures : en modifiant son alimentation, en adaptant son activité physique, et en suivant les recommandations thérapeutiques d’un neurologue.
La prise de CBD fait entièrement partie de ces mesures préventives qui retardent l’aggravation des symptômes. En stimulant les récepteurs de notre système endocannabinoïde au niveau du système immunitaire, l’apport de CBD permet de calmer l’inflammation neuronale et de freiner l’apoptose des cellules dopaminergiques.
Ses effets traitants, sur le sommeil, l’anxiété et la douleur, sont observés par les patients, et les études scientifiques sur ce sujet sont mises en place depuis quelques années pour prouver les résultats sur les symptômes et aboutir à une mise sur le marché médical, avec peut-être une prise en charge par l’assurance maladie par la suite.
Il faut essayer différents dosages et formulations pour juger des effets sur les symptômes actuels, tout en implémentant un traitement de fond, à long terme, dont les effets seront aussi préventifs sur les symptômes futurs.
Références
Article scientifique. Neurotoxicity Research. Cannabidiol and Cannabinoid Compounds as Potential Strategies for Treating Parkinson’s Disease and L-DOPA-Induced Dyskinesia. <https://link.springer.com/article/10.1007/s12640-019-00109-8>
Article scientifique. Acta Pharmacologica Sinica. GPR3, GPR6, and GPR12 as novel molecular targets: their biological functions and interaction with cannabidiol. <https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6460361/>